Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel

Du 17 au 23 Octobre

L’allaitement maternel Pas à Pas
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jeudi 28 janvier 2010

L'homme est le seul animal qui se moque de lui-même [Robert Heinlein]

"Les études animales suggèrent que le dérangement des hormones maternelles causé par la péridurale, tel que décrit plus haut, peut également contribuer à des difficultés entre la mère et l’enfant. Des chercheurs ont administré des péridurales à des brebis en travail et ont trouvé que celles-ci avaient de la difficulté à s’attacher à leurs agneaux, particulièrement celles dont c’était le premier bébé qui avaient reçu la péridurale tôt dans le travail."

Lu ici

samedi 1 août 2009

Cueillette

EVOLUTION PHYLOGENIQUE DU BASSIN HUMAIN : INCIDENCES OBSTETRICALES
DATE DE SOUTENANCE : 12 septembre 2002
RESUME :
Après un rappel de l'anatomie du bassin humain et de la tête foetale, sont abordés les différents temps de l'accouchement dans l'espèce humaine. Ensuite, l'anatomie comparée des bassins des grands primates actuels : Homo sapiens et singes Hominoïdes (Hylobatidès,Pongidés, Hominidés) souligne des différences notables entre le bassin humain et celui detous les autres grands primates, liées en particulier au fait que le bassin humain est un bassinen pression, alors que les bassins des grands singes anthropoïdes brachiateurs sont des bassins en tension. La forme en segment de tore du bassin humain est à l'origine de processus mécaniques complexes au moment de la naissance, phénomènes qui n'existent pas chez lessinges, chez lesquels la filière génitale est représentée par un conduit rectiligne etproportionnellement plus vaste que chez l'homme.Comparaison est ensuite faite entre l'anatomie des espèces fossiles d'Hominidés et l'espèce humaine contemporaine. En se fondant sur l'examen des pièces osseuses, on peut affirmer quele processus d'accouchement des plus anciens Hominidés connus était beaucoup plus prochede ce qu'il est dans l'espèce humaine que de ce qu'il est chez les grands singes. Le lien ou ladifférence entre ces espèces tient à l'acquisition de la bipédie, laquelle, pour être efficiente,requiert l'évolution du bassin vers une forme plus courte, limitant les bras de leviers sur lesdifférents segments de la ceinture pelvienne.Ceci fournit plusieurs éléments de réflexion quant à l'incidence de ce passage à la locomotionbipède, en termes d'incidences obstétricales pures (la mécanique obstétricale est devenue plus complexe), mais également d'incidences évolutives : pour répondre à une parturition devenue plus difficile, l'évolution a favorisé la naissance de fœtus de plus en plus prématurés, lesquels,en exigeant des soins de plus en plus importants et durables, ont requis une structuration plus grande du groupe social, donc le développement de nouvelles compétences, donc une évolution vers 1' « intelligence » et l'hominisation.

NOM DU MAITRE DE MEMOIRE : Monsieur le Docteur M. BILLARD
NOM ET ADRESSE DE L'AUTEUR : Marie-PierreGARAND, 16 ter, rue Heinrich, 92100 Boulogne-Billancourt


Aujourd'hui, après 9 mois de gestation en externe, je cueille les fruits de mon implication totale à l'hominisation. Oui, sous vos yeux (et surtout les nôtres) ébahis, notre petit garçon est descendu de nos bras pour découvrir le Monde. Ça n'a pas été facile tous les jours, on n'a surtout pas eu le choix mais je n'ai jamais été aussi fière du travail accomplit et bien fait. J'ai atteint les sommets de la pyramide de Maslow!
Rassurez vous, l'intensité est toujours là... J'y retourne d'ailleurs, mais je publie quand même, parce qu'a vouloir faire de jolis billets pleins de liens et de références, je n'en fait pas! Je compléterai plus tard, promis.





lundi 13 juillet 2009

Quand on sent que son allaitement à été saboté...

Mon bébé intense et moi commençons une nouvelle aire : celle de la tolérance du siège auto! Oui, Mesdames et Messieurs, si vous avez un BABI, vous n'êtes pas sans savoir que toute tentative d'attacher ce genre de créature se solde toujours par de grosses gouttes de sueurs (pour le parent), des hurlements (pour le BABI) et un abandon de la tentative. Donc on ne sort plus sauf urgence vitale.
Après quelques kilos, on peut envisager les choses autrement. Il est possible qu'un siège auto face a la route change la donne (alors garder espoir...). C'est notre cas. Bébé, hypnotisé par le panorama qui défile a toute vitesse et maman dans son champs de vision oubli (parfois) qu'il subit une contension. Attention, n'allez pas croire que c'est une solution miracle, comme l'écharpe de portage ou l'allaitement, ceci n'a pas la magie qu'on a tendance a (naïvement) croire quand il s'agit d'un BABI.
Venons en au fait. J'ai réussi a assister à une réunion de la Leche Ligue! Et j'y ai appris une chose que je ne pensais pas possible et que je trouve fabuleuse : il est possible de relancer quelques temps après la naissance un allaitement, même si on ne l'a pas démarrer. Je pense ici à ces mamans qui me disent qu'elles auraient tellement aimé le faire mais à la maternité on leur a dit qu'elles n'avaient pas de lait, ou pas assez, qu'elles se sont découragées...Je pense également a celles qui n'avaient pas prévu d'allaiter et pas prévu non plus d'avoir un bébé aux besoins intenses...


mercredi 10 juin 2009

Espoir

Parfois, pour me donner un peu d'espoir pour le futur de nos enfants, je me dis que la nature reprendra ses droits...

mardi 19 mai 2009

De génération en génération...

Petite, notre mère n'avait qu'un remède à tous nos maux. Tu t'es brûlé?Mets de l'argile;tu t'es égratigné?Mets de l'argile;t'as mal au ventre?bois de l'argile;tu t'es tordu le pouce?Mets de l'argile...
Au début de ma vie de jeune adulte, j'ai bien sûre renié tout ce qui pouvait me rappeler ma jeunesse, donc l'argile. Et puis les spasf* et autres remèdes allopathiques n'ont su résoudre certains bobo, alors j'ai gardé un petit pot avec de l'argile verte en poudre, au cas où.
Et puis petit à petit, j'ai compris qu'éviter au maximum les médicaments était un bien, alors l'argile est revenue dans mon quotidien.
Depuis un mois, le petit bout a de l'eczéma (les dents peut être?). J'ai attendu pour voir, hydraté comme j'ai pu, mais rien à faire. Alors devinez quoi?...ben oui, j'ai mis de l'argile!!! En quatre jours, la peau du crocodile est redevenue une peau de bébé!
Tout cela pour dire qu'en devenant maman, je me réconcilie avec la mienne et qu'en prenant soin de mon bébé, je me réconcilie avec le bébé que j'ai été.
Alors Maman, si tu nous regarde de là où tu as décidé d'aller, c'est fini, j'arrête d'essayer d'attraper ta main que tu n'as jamais su (pu?) donner, je prend en héritage le meilleur de tes avancées et laisse les valises qui ne sont pas les miennes sur le quai de ce monde.
En route mon bonhomme, prends ma main et avançons. Et t'inquiète pas, si tu tombes, tu m'entendra toujours te dire : "Mets de l'argile!"


samedi 4 avril 2009

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

Le texte est long, mais criant de vérité. Lancez le lecteur, la reprise en musique est parfaite a mon goût. A écouter les jours de grand vent (de déprime quoi...)

Notre besoin de consolation est impossible à rassasier
Vidéo envoyée par entimatrix


Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1952)
Stig DAGERMAN (1923-1954)
Traduit du suédois par Philippe Bouquet

Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu : on ne m’a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier.


En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime.

Qu’ai-je alors entre mes bras ?


Puisque je suis solitaire : une femme aimée ou un compagnon de voyage malheureux. Puisque je suis poète : un arc de mots que je ressens de la joie et de l’effroi à bander. Puisque je suis prisonnier : un aperçu soudain de la liberté. Puisque je suis menacé par la mort : un animal vivant et bien chaud, un cœur qui bat de façon sarcastique. Puisque je suis menacé par la mer : un récif de granit bien dur.


Mais il y a aussi des consolations qui viennent à moi sans y être conviées et qui remplissent ma chambre de chuchotements odieux : Je suis ton plaisir – aime-les tous ! Je suis ton talent – fais-en aussi mauvais usage que de toi-même ! Je suis ton désir de jouissance – seuls vivent les gourmets ! Je suis ta solitude – méprise les hommes ! Je suis ton aspiration à la mort – alors tranche !


Le fil du rasoir est bien étroit. Je vois ma vie menacée par deux périls : par les bouches avides de la gourmandise, de l’autre par l’amertume de l’avarice qui se nourrit d’elle-même. Mais je tiens à refuser de choisir entre l’orgie et l’ascèse, même si je dois pour cela subir le supplice du gril de mes désirs. Pour moi, il ne suffit pas de savoir que, puisque nous ne sommes pas libres de nos actes, tout est excusable. Ce que je cherche, ce n’est pas une excuse à ma vie mais exactement le contraire d’une excuse : le pardon. L’idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse, qu’elle n’est que l’image réfléchie de mon désespoir. En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n’est qu’une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n’est qu’une trêve entre deux jours.


Mais l’humanité n’a que faire d’une consolation en forme de mot d’esprit : elle a besoin d’une consolation qui illumine. Et celui qui souhaite devenir mauvais, c’est-à-dire devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions étaient défendables, doit au moins avoir la bonté de le remarquer lorsqu’il y parvient.


Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n’enrichit que les Suisses !


Je peux rester assis devant un feu dans la pièce la moins exposée de toutes au danger et sentir soudain la mort me cerner. Elle se trouve dans le feu, dans tous les objets pointus qui m’entourent, dans le poids du toit et dans la masse des murs, elle se trouve dans l’eau, dans la neige, dans la chaleur et dans mon sang. Que devient alors le sentiment humain de sécurité si ce n’est une consolation pour le fait que la mort est ce qu’il y a de plus proche de la vie – et quelle misérable consolation, qui ne fait que nous rappeler ce qu’elle veut nous faire oublier !


Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m’assurer que ma vie n’est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre et je l’offre au monde. En retour, celui-ci me donne la richesse, la gloire et le silence. Mais que puis-je bien faire de cet argent et quel plaisir puis-je prendre à contribuer au progrès de la littérature – je ne désire que ce que je n’aurai pas : confirmation de ce que mes mots ont touché le cœur du monde. Que devient alors mon talent si ce n’est une consolation pour le fait que je suis seul – mais quelle épouvantable consolation, qui me fait simplement ressentir ma solitude cinq fois plus fort !


Je peux voir la liberté incarnée dans un animal qui traverse rapidement une clairière et entendre une voix qui chuchote : Vis simplement, prends ce que tu désires et n’aie pas peur des lois ! Mais qu’est-ce que ce bon conseil si ce n’est une consolation pour le fait que la liberté n’existe pas – et quelle impitoyable consolation pour celui qui s’avise que l’être humain doit mettre des millions d’années à devenir un lézard !


Pour finir, je peux m’apercevoir que cette terre est une fosse commune dans laquelle le roi Salomon, Ophélie et Himmler reposent côte à côte. Je peux en conclure que le bourreau et la malheureuse jouissent de la même mort que le sage, et que la mort peut nous faire l’effet d’une consolation pour une vie manquée. Mais quelle atroce consolation pour celui qui voudrait voir dans la vie une consolation pour la mort !


Je ne possède pas de philosophie dans laquelle je puisse me mouvoir comme le poisson dans l’eau ou l’oiseau dans le ciel. Tout ce que je possède est un duel, et ce duel se livre à chaque minute de ma vie entre les fausses consolations, qui ne font qu’accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir, et les vraies, qui me mènent vers une libération temporaire. Je devrais peut-être dire : la vraie car, à la vérité, il n’existe pour moi qu’une seule consolation qui soit réelle, celle qui me dit que je suis un homme libre, un individu inviolable, un être souverain à l’intérieur de ses limites.


Mais la liberté commence par l’esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l’indépendance. On dirait que j’ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d’être un homme libre, et c’est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m’aperçois que toute ma vie semble n’avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devrait m’apporter la liberté m’apporte l’esclavage et les pierres en guise de pain.


Les autres hommes ont d’autres maîtres. En ce qui me concerne, mon talent me rend esclave au point de pas oser l’employer, de peur de l’avoir perdu. De plus, je suis tellement esclave de mon nom que j’ose à peine écrire une ligne, de peur de lui nuire. Et, lorsque la dépression arrive finalement, je suis aussi son esclave. Mon plus grand désir est de la retenir, mon plus grand plaisir est de sentir que tout ce que je valais résidait dans ce que je crois avoir perdu : la capacité de créer de la beauté à partir de mon désespoir, de mon dégoût et de mes faiblesses. Avec une joie amère, je désire voir mes maisons tomber en ruine et me voir moi-même enseveli sous la neige de l’oubli. Mais la dépression est une poupée russe et, dans la dernière poupée, se trouvent un couteau, une lame de rasoir, un poison, une eau profonde et un saut dans un grand trou. Je finis par devenir l’esclave de tous ces instruments de mort. Ils me suivent comme des chiens, à moins que le chien, ce ne soit moi. Et il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de la liberté humaine.


Mais, venant d’une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s’approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui, tout à l’heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ?


Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou du vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne n’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi, ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.


Ce n’est qu’en un tel instant que je peux être libre vis-à-vis de tous les faits de la vie qui, auparavant, ont causé mon désespoir. Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l’éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l’éternité ? Ma vie n’est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j’aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ? Le temps n’est pas l’étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n’atteint que les ouvrages avancés de ma vie.


Mais tout ce qui m’arrive d’important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l’on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule totalement en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l’espace d’une seconde ou l’espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie.


Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l’on exige de moi. Ma vie n’est pas quelque chose que l’on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait – mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l’homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L’important est qu’il fasse ce qu’il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.


Je peux même m’affranchir du pouvoir de la mort. Il est vrai que je ne peux me libérer de l’idée que la mort marche sur mes talons et encore moins nier sa réalité. Mais je peux réduire à néant la menace qu’elle constitue en me dispensant d’accrocher ma vie à des points d’appui aussi précaires que le temps et la gloire.


Par contre, il n’est pas en mon pouvoir de rester perpétuellement tourné vers la mer et de comparer sa liberté avec la mienne. Le moment arrivera où je devrai me retourner vers la terre et faire face aux organisateurs de l’oppression dont je suis victime. Ce que je serai alors contraint de reconnaître, c’est que l’homme a donné à sa vie des formes qui, au moins en apparence, sont plus fortes que lui. Même avec ma liberté toute récente je ne puis les briser, je ne puis que soupirer sous leur poids. Par contre, parmi les exigences qui pèsent sur l’homme, je peux voir lesquelles sont absurdes et lesquelles sont inéluctables. Selon moi, une sorte de liberté est perdue pour toujours ou pour longtemps. C’est la liberté qui vient de la capacité de posséder son propre élément. Le poisson possède le sien, de même que l’oiseau et que l’animal terrestre. Thoreau avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?


Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l’instant que je le fasse à l’intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même – mais, d’un autre côté, c’est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n’aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant.


Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.


vendredi 27 mars 2009

LA POUSSEE DIRIGEE

Lors de ma grossesse, j'ai entendu juste ce mot une fois : le réflexe d'expulsion (et c'est une futur maman qui en a parlé, mais la sage femme qui donnait son 'cours n'a pas relevé). Ce mot, il m'a parlé, je l'ai retenu dans ma tête, sans savoir ce que ça voulait bien vouloir dire et sans chercher plus loin.


Et puis le grand jour arrive. Y'a plein d'autres accouchements en même temps, du coup, on est bien seuls...(tant mieux). Tellement seuls que personne (du monde médical) ne se rend compte qu'il est grand temps pour mon bébé d'arriver. Juste le temps de m'allonger sur le coté que j'ai ce fameux réflexe (et les sentiments qui vont avec, mais ça, je ne le comprend qu'aujourd'hui).


Alors si une future maman passe par là, je lui propose de lire ce qui suit, et pourquoi pas d'aller faire un tour sur ce site, parce que savoir qu'on sait, que le corps sait, ça peut changer les choses...


" Il est très fréquent à l'hôpital que le praticien (après vous avoir examiné par toucher vaginal) vous dise : "maintenant il va falloir pousser" : le moment de pousser est décidé "arbitrairement" par le praticien en fonction de la dilatation de votre col (qui "doit" être totale) et de l'engagement du bébé dans votre bassin. On vous indique quand pousser, comment le faire et comment respirer. C'est la poussée dirigée.

Mais la poussée est un acte réflexe, involontaire. Lorsqu'on laisse un accouchement se dérouler normalement, sans intervenir, il arrive un moment où la femme a envie / besoin de pousser (parfois ce besoin est confondu avec une envie d'aller à la selle). C'est un sentiment très fort impossible à retenir : tout notre corps veut pousser, "ça pousse tout seul".

Les sages-femmes n'ont pas nécessairement besoin de pratiquer un TV pour déterminer si la dilatation est complète et si l'expulsion commence. D'autres facteurs permettent d'évaluer à quel stade du travail la parturiente se trouve. Le travail d'expulsion commence si :
- la parturiente pousse spontanément dès le début de la contraction
- les écoulements sanguins s'arrêtent : c'est le moulage : la tête du bébé s'adapte à la forme du vagin et bloque les écoulements
- la parturiente semble "ailleurs" : c'est ce qu'on appelle parfois "aller sur Mars" : lors de la poussée involontaire, la femme fait appel à son cerveau primitif : c'est maintenant son instinct qui la dirige. On doit tout faire pour préserver cet état. Or souvent on dérange la femme sous prétexte de l'aider: par des encouragements constants, des conseils, des questions...
- la parturiente grogne, s'accroupie
- l'anus est distendu (signe de la progression de la tête du bébé dans le vagin)

L'expulsion est un moment très délicat : certaines femmes arrivées à dilatation complète sont submergées par leurs émotions, par l'impression qu'elles n'y arriveront jamais, par l'impression qu'elles vont mourir : c'est un sentiment très fort et naturel auquel il faut se préparer : trop peu de femmes en ont entendu parler (Lire à ce propos "
aller sur mars" sur le forum Magic Maman) alors qu'il est signe que le réflexe d'éjection se met en place.

Par ailleurs, comme le souligne Michel Odent :
"Le passage vers le réflexe d'éjection du foetus est inhibé par toute interférence de l'intimité. Il peut être inhibé par les examens vaginaux, par un contact visuel direct ou par l'obligation d'un changement d'environnement. Il ne survient pas si l'intellect d'une femme en travail est stimulée. Il ne survient pas si la chambre n'est pas assez chauffée ou s'il y a des lumières brillantes."

L'expulsion peut être assez longue, notamment chez les primipares : tout d'abord, il y a le moulage : la tête du bébé s'adapte au corps de la femme. Parfois on a l'impression erronée que le bébé est coincé ... en fait il réalise juste les adaptations nécessaires à son passage ... Ensuite le bébé fait des va et vient : chaque contraction le fait descendre un petit peu ; une fois la contraction terminée, le bébé remonte légèrement. Ce mouvement permet d'étirer en douceur le vagin et le périnée, ce qui tend à les préserver. Une expulsion trop rapide peut être à la source de déchirures. A la fin, le bébé ne fait plus d'allers-retours : chaque contraction le fait descendre une peu plus : la naissance est imminente.

A noter l'utérus multipare est plus efficace pour la poussée : l'expulsion est plus rapide et nécessite souvent moins d'interventions extérieures.

L'expulsion est un moment délicat où se joue la naissance du bébé, son bien être mais aussi le futur obstétrical de la parturiente (épisiotomie, forceps etc).

Quand je vois une naissance à la télévision, je suis toujours énervée par l'inévitable : "inspirez - bloquez - poussez - poussez - poussez - poussez".

Tout d'abord il a été démontré que le fameux "inspirez - bloquez - poussez" n'apporte pas de bénéfice à la parturiente : ce mode de respiration tend au contraire à appauvrir l'oxygénation de la parturiente : les muscles privés d'oxygène deviennent plus douloureux (NB : l'absence d'oxygène conduit d'ailleurs à la production d'acide lactique ... à l'origine de courbatures ultérieures !). Par ailleurs ce mode de respiration exerce une plus forte pression sur le périnée. Des études récentes établissent que la poussée sur la phase d'expiration serait plus efficace, moins nocive pour le périnée et diminuerait le risque de prolapsus. Mais le mieux est encore de laisser la parturiente respirer comme elle le souhaite ...

Ensuite, vouloir diriger la poussée me semble une hérésie : comme il s'agit d'un acte réflexe, il ne sert à rien de vouloir le contrôler. Au contraire.

Essayez de vomir en contractant volontairement votre ventre : vous n'y arriverez pas : la seule façon de provoquer un vomissement est de déclencher le réflexe qui fera se contracter de façon automatique et irrésistible les muscles mis en jeu dans ce réflexe d'éjection ... Le réflexe d'éjection foetale suit la même logique. Lorsqu'on vous donne l'ordre de pousser, vous allez forcer sur tous vos organes abdominaux pour tenter d'expulser le bébé, en vain. La véritable poussée est une contraction involontaire et irrésistible de l'utérus et d'autres muscles associés - inutile donc de vous donner l'ordre de pousser ou d'arrêter de pousser : dans le premier cas la poussée obtenue ne sera pas efficace* et dans le second cas vous ne pourrez pas vous retenir de pousser.

La poussée volontaire court-circuite la poussée involontaire. Elle est épuisante pour la femme et son action néfaste est aggravée par les positions anti-physiologiques qu'on fait adopter à la femme (décubitus dorsal).

La poussée volontaire diminue les chances de conserver un périnée intact : la pression exercée sur lui est plus forte, plus brutale. Par ailleurs (fait paradoxal), le périnée pour s'ouvrir a besoin qu'on "laisse aller" : c'est en se détendant et en remontant que le périnée s'ouvre : pas en se contractant : or la poussée volontaire risque d'interférer avec le processus d'ouverture du périnée.

Des spécialistes parlent également de pneumothorax, rates éclatées, vaisseaux sanguins (capillaires) éclatés en cas de poussée volontaire prolongée.
* NB : il faut distinguer "poussée volontaire" et "accompagnement volontaire de la poussée" : si la première est inefficace, il existe néanmoins quelques "trucs" à mettre en oeuvre pour accompagner de façon volontaire la poussée involontaire...

En attendant...

vendredi 13 mars 2009

L’Ordre Moisi du Codex Alimentarius

L’Ordre Moisi du Codex Alimentarius
Vidéo envoyée par NosLibertes

Pour ne pas être dûpe...

Pour faire court, ceux qui fabriquent les médicaments sont aussi ceux qui nous nourrissent... Alors si ont pouvait tomber malade rien qu'en mangeant, ça rendrait service a qui??? (voyez le genre...)

Enquête sur la naissance

Vous avez accouché entre 2005 (en référence au plan périnatalité 2005-2007) et 2009.

Vous pouvez télécharger le questionnaire ici.

Un bon film...

Un bon livre...

Un bon livre...